Effet nocif concentration humaine
La présence humaine dans un lieu donne également naissance à des espaces mortifères.
A la fin du siècle, les savants apportent une caution scientifique à toutes les considérations sur les exhalaisons des tombeaux, dont les effets pernicieux ont été observés de longue date
[Ariès, 1975]. Eloigner les cimetières et interdire les inhumations dans les églises s'inscrivent parmi les remèdes les plus recommandés pour faire disparaître un grand nombre de maux. Louis-Sébastien Mercier se réjouit de la fermeture, à Paris, en 1786, du cimetière des Innocents qui va enfin mettre un terme au « méphitisme » régnant dans les bâtiments l'entourant : "Le danger était imminent; le bouillon, le lait se gâtaient en peu d'heures dans les maisons voisines du cimetière; le vin s'aigrissait lorsqu'il était en vidange; et les miasmes cadavéreux menaçaient d'empoisonner l'atmosphère". Aucun auteur, à notre connaissance, n'a tenté de mesurer des écarts de mortalité entre des paroisses selon la localisation de leurs lieux d'inhumation. Mais aujourd'hui encore, les conséquences réelles des pratiques mortuaires du passé, quoique leur existence ne fasse aucun doute, restent mal appréciées. Les « industries » humaines situées aux abords ou, pire, au centre des lieux d'habitations contribuent à détériorer l'environnement quotidien des hommes.
Toutefois, les remarques à ce sujet sont nettement plus limitées. Elles se font le plus souvent au désavantage des villes, quoique le rouissage du chanvre, par exemple, concerne aussi l'espace rural. Seule la présence des abattoirs, des boucheries, et des fonderies de suif dans le périmètre urbain est communément citée comme une source importante de nuisances.
Sinon la nocivité d'un grand nombre d'activités humaines est surtout étudiée pour souligner les risques encourus par ceux qui s'y