EMANE NTOLE
Emane Tole (ou Emane Ntole) fait parler de lui pour la première fois en 1886. Ce puissant chef du village de Nseghe, en amont de Ndjolé continue encore à ce jour de faire parler de lui, de par la manière dont il a fait son entrée dans l’histoire des Ekang du Gabon comme un rebelle indomptable. L’histoire nous dit qu’à la suite d’un accident de chasse, un Kota de Djambala tua un fang de Nseghe, faisant naître un conflit mortel entre les habitants des deux villages. Mais, étant donné que les Kota dudit village étaient connus des explorateurs pour leurs échanges commerciaux divers, et voyant qu’ils ne pouvaient pas tenir face au fang, le chef du poste de Ndjolé décida alors d’intervenir en faveur des kota et incendia le village de Nseghe. La colère monte alors au milieu des populations au point où les agents du Congo Français sont obligés d’intervenir une seconde fois entre février et mars 1887. Un mois plus tard, la colère des habitants de Nseghe n’est toujours pas retombée, ce qui amène de nouveaux troubles. Les explorateurs qualifient d’actes d’une audace inouïe de la part des Pahouins, la résistance d’Emane et de ses sujets. Le commandant de Ndjolé demande alors à celui de Lambaréné l’envoi d’une canonnière en urgence car la sécurité des agents et des traitants était désormais menacée. Le commandant de Lambaréné, nommé Labastic engage alors une expédition, et fait une descente aveugle contre un village fang de la rive droite. Un agent nommé Decaux reçoit une balle qui lui fracasse la mâchoire lors de ce combat et l’expédition retourne bredouille sans avoir pu soumettre Nseghe. Dans la même année (1887), deux villages Fang de l’île Talagouga entrent en conflit avec un traitant établi à Ndjolé. Ils veulent négocier directement eux-mêmes les prix de marchandises sans plus passer par ce traitant. Un responsable installé en aval de Ndjolé intervient en faveur du traitant et se rend à la factorerie de ce dernier; mais il y trouve cent