Emigration allemande de 1848
Dans l’Autriche, le 13 mars, la Révolution autrichienne de 1848 se déclenche à Vienne contre le chancelier Klemens Wenzel von Metternich qui s'enfuit et l’empereur Ferdinand Ier d’Autriche, qui abdiquera en décembre. Le 18 mars 1848 aussi, des barricades s'élèvent dans Berlin et une assemblée libérale se constitue à Francfort. Cette assemblée offre la couronne de l'empire à Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse car elle vient du peuple.
Au total, sur la décennie 1850-1860, 2,6 millions d'immigrants sont arrivés aux États-Unis, dont 700 000 Allemands, 650 000 Irlandais, 150 000 Anglais, 60 000 Français, 45 000 Scandinaves et 40 000 Suisses. La progression a atteint son maximum en 1854 et retombe après. La guerre de Crimée a alors provoqué un regain de prospérité agricole, le monde étant privé du blé russe et ukrainien.
La correspondance des émigrés des années 1810-1820 frappait par le grand nombre d’expressions dialectales, de fautes de grammaire et d’orthographe : paysans et journaliers des régions pauvres de l’Eife, du Sauerland, de la Rhénanie fuient la misère rurale. Les lettres décrivent un quotidien épuisant, mais la terre est bonne, les chances de réussite réelles pour celui qui n’a pas peur de travailler, on y parle du prix du blé et des denrées alimentaires, de la sécurité, de la tolérance bien plus grandes, de l’absence de privilèges. Après 1848, les bagages des exilés politiques (die Hochdeutschen) sont remplis de valeurs et d’idéaux européens : ils sont médecins, juristes, pasteurs, professeurs et en 1860, le nombre d’Allemands aux États-Unis s’élève à 5 millions.