Emma etle bovarysme
Le terme Bovarysme désigne la tendance des hommes à rêver des bonheurs illusoires, inaccessibles, cette attitude qui conduit à se croire autre, à s'identifier à des images, à des modèles idéaux, en un mot à vivre dans l'illusion. Ce type, Flaubert l'analyse: il attribue les rêveries d'Emma à son éducation, et ses malheurs au poids et aux forces d'un milieu désenchanté et hostile.
Madame Bovary est une âme tourmentée et inquiète, mais les personnages masculins sont attirés par elle pour sa fraîcheur et sa façon de faire. Personne ne reste indifférent à son passage, ni le maire ni Binet, homme réservé et solitaire. Emma n'est pas très belle mais elle est pleine de charme et elle sait se faire remarquer. Flaubert ne nous donne jamais une image complète, il préfère fournir des particules éparpillées qu'un lecteur attentif doit savoir réunir et utiliser.
L'enfance et la jeunesse d'Emma sont cachées intentionnellement par l'auteur, qui lui donne ainsi du mystère. Seulement à partir du cinquième chapitre, en effet, Flaubert commence à nous montrer discrètement, sans fard, la fausse modération et l'égocentrisme, joint à une vanité inattendue, de cette femme. Emma est vite déçue, soit de Charles soit de sa condition de vie. Elle méprise son mari car il ne représente plus la nouveauté, la possibilité d'être respectée et honorée comme dans les romans qu'elle a lus. La nouveauté, très différente du rêve, la déprime. Emma balance entre idéal et médiocrité quotidienne. Même dans ses relations adultères avec Rodolphe et Léon, Emma finit par retrouver les mêmes déceptions que dans le mariage. La répétition des désillusions accroît le sentiment d'échec. Emma ne croit pas pouvoir trouver le bonheur dans la réalité. Elle n'accorde d'intérêt qu’aux êtres de fiction. Le drame d'Emma c'est de se faire toujours des illusions sur elle-même, ses sentiments, de croire qu'elle vit des sentiments qu'elle n'éprouve pas. Elle se conçoit toujours autre qu'elle n'est :