Enseigner l’étude de document, un travail de Sisyphe,
Claude Robinot
: Professeur au lycée Geoffroy Saint-Hilaire à Etampes, formateur à l’Iufm de
Versailles, anime depuis plusieurs années des formations consacrées à l’usage des images dans le cours d’histoire.
Enseigner l’étude de document, un travail de Sisyphe
?
Cette réflexion sur l’utilisation des documents au collège et au lycée part d’un constat partagé par la plupart des enseignants d’histoire géographie, quelle que soit leur ancienneté ou leur formation.
Comment se fait-il qu’après sept ans passés au collège et au lycée, une bonne partie des élèves, au moment des contrôles et des examens, ne sachent pas présenter un document
? Que seule une petite minorité possède assez de recul et de distance pour en avoir une lecture critique ou simplement en dégager un sens général et synthétique qui s’élève un peu au dessus de la simple paraphrase. Ce n’est pas faute d’avoir essayé
! Dès la sixième, à coup d’exercices méthodologiques et de rituels pédagogiques les professeurs inculquent à nos chères têtes blondes et brunes de strictes règles de présentation. C’est le triomphe de la méthode ANDI (auteur-nature-date-interlocuteur) que les élèves appliquent par devoir sans toujours en comprendre l’intérêt. Il m’est souvent arrivé, lors de visites de stagiaires de l’iufm, de voir un enseignant essayer sans relâche d’obtenir toutes les réponses indispensables à la présentation. Après cet accouchement au forceps, le capital de concentration et la bonne volonté participative de la classe semblent épuisés et il ne reste presque plus rien pour le travail explicatif proprement dit.
En seconde, dans l’enseignement modulaire, les professeurs proposent régulièrement à leurs élèves des exercices d’entraînement à la présentation et à la lecture de documents de toutes natures. Les résultats sont assez satisfaisants pour que l’enseignant ait l’impression de conduire un véritable travail d’évaluation formative. Las, lors