Ethique de la psychomotricité
MARBURG 19-21.09.1996
PSYCHMOTRICITE EN VOIE D’EVOLUTION
BERNARD ROBINSON
« L’objet de la psychomotricité - Questionnement épistémologique »
I. Introduction
Les réflexions qui vont suivre sur « l’objet de la psychomotricité » sont issues d’un travail mené depuis quelques années dans le cadre d’un cours intitulé « Thérapies du Développement », destiné à des étudiants en psychomotricité. Nous nous sommes demandé : qu’est-ce que la psychomotricité? Que sont les pratiques psychomotrices? Quel est l’objet spécifique de la discipline? D’un point de vue pratique, ou technique, nous nous sommes rapidement aperçu, en consultant la littérature, qu’on pouvait y faire à peu près n’importe quoi pourvu qu’on mette le corps en mouvement dans l’espace, qu’on privilégie le plaisir sensori-moteur, la personne, la relation, plutôt que le corps-instrument dont les premiers rééducateurs s’était saisi pour le redresser. D’un point de vue théorique, nos lectures nous ont appris que les psychomotriciens de langue française avaient fait un amalgame de quelques idées phénoménologiques (le corps vécu), quelques idées psychanalytiques (l’image du corps, le fantasme, le transfert), le tout lié par une sauce idéologique qui reprenait les grands thèmes classiques des psychothérapies humanistes à la mode américaine (la personne globale, le vécu, les émotions, le plaisir, la relation, le refus de déconstruction).
Il nous est apparu assez vite que la question de l’objet le psychomotricité était posée de façon insuffisamment élaborée. De quoi s’occupe cette discipline? Quand on parle du corps, de quel corps s’agit-il ? Comment s’articule la « psychomotricité » humaine avec les autres aspects du psychisme humain? De quelles pathologies s’occupent les praticiens? Pourquoi fait-on ceci plutôt que cela avec telle personne? Quel rapport y-a-t-il entre ce qu’on fait et la problématique ou la pathologie? Comment poser la question de la fin du