Etude de fragment de théâtre i de beckett
FRAGMENT DE THÉÂTRE I
C’est au cours des années soixante et à une date indéterminée que Beckett écrit deux courtes pièces qu’il nomme Fragment de théâtre I et II. A cette période de sa vie, la singularité et la diversité de cet auteur irlandais sont déjà remarquables. Ses pièces les plus fameuses telles que En attendant Godot ou Fin de partie sont publiées et jouées aussi bien à Londres qu’à Paris. Il poursuit l’écriture de plusieurs pièces radiophoniques et de pièces uniquement construites pour du mime (Acte sans paroles I et II). Sa première pièce pour la télévision naît en 65 et les premiers dramaticules n’apparaîtront que plus tard dans les années 70.
Cependant, le processus de dépouillement, de déconstruction qui conduira Beckett à écrire ces courtes pièces est déjà indentifiable dans Fragment de théâtre I. En effet, ce drame ne contient que 14 pages tandis que Fin de partie en contient une centaine et nous pouvons déjà noter l’absence de noms aux personnages identifiés uniquement par des lettres.
Bien que peu connus, ces fragments s’inscrivent donc dans une étape charnière de son travail, à mi-chemin entre ses précédentes pièces qui témoignent de la volonté de s’éloigner du modèle aristotélicien et les dramaticules dont la forme est de plus en plus réduite et s’affranchit des règles et codes d’écriture de théâtre.
Par ailleurs, à la lecture du second Fragment de théâtre, nous pouvons noter plusieurs similitudes dans le fond de la narration avec l’une de ses premières œuvres, Fin de Partie. Ces points communs apparaissent comme des échos tels des indices qui nous apprendraient aussi bien quelles seraient les origines de Fin de partie et de ses personnages que la suite qui pourrait en être faite.
A travers l’analyse de la pièce Fragment de théâtre I, nous allons mettre en évidence les rapports d’analogie qu’elle entretient avec Fin de Partie afin d’appréhender d’avantage l’univers beckettien.
Nous pouvons dégager quatre parties à cette