Exemple d'un conte berbère
La littérature berbère est presque exclusivement orale. L'abondance historiquement attestée de ses productions (témoignages de l'Antiquité, chroniqueurs espagnols de la conquête des îles Canaries, Ibn Khaldun) accuse surtout l'étendue des pertes. Il fallut attendre la deuxième moitié du XIXe s. pour disposer de documents écrits d'inégale importance.
Les contes
Les genres qui ont donné lieu à la production la plus abondante sont le conte, la poésie, le proverbe et, à un moindre degré, les légendes, le récit historique, le discours soutenu. Tous offrent sur l'ensemble du domaine un fonds, de caractères communs, auquel chaque groupe tend à donner une figure propre. De tous les genres populaires le conte est sans doute celui qui a été le plus mobile dans le passé, certains thèmes se retrouvant à des distances quelquefois très éloignées. On peut de ce point de vue distinguer trois groupes dans la masse considérable des contes berbères. Le plus récent est constitué par les contes introduits d'Orient à la suite de la conquête islamique (VIIe s.). Plus anciens sont les contes dont on retrouve les motifs au nord de la Méditerranée, soit dans le fonds populaire européen (Cendrillon), soit dans la mythologie classique (Psyché, Polyphème, Persée et Andromède, l'hydre). Le conte berbère du Trésor pillé ramène même à l'Antiquité égyptienne (il a été rapporté par Hérodote comme événement réellement survenu au pharaon Rhampsinite). Il reste enfin un lot de contes dont on n'a pas trouvé d'équivalents ailleurs et qui, de ce fait, peuvent être considérés comme autochtones. L'ensemble constitue cependant une masse homogène aux caractères aisément reconnaissables.
Les règles du conte berbère
Autrefois, la narration du conte se faisait selon des règles rituelles immuables et sacrées
- La conteuse devait réciter ses histoires après le coucher du soleil, jamais en plein jour
- Le conte doit être narré avec une mise en scène étudiée, Malheur à la