Existe t-il de bons préjugés ?
I – COMMENT ANALYSER CE SUJET ?
Un préjugé précède tout jugement et constitue l'opinion ayant fait l'économie de l'activité délibérative de la raison. Préjuger, c'est opiner avant même de juger.
On comprend donc que les préjugés n'aient pas bonne réputation. Pourtant, est-il certain qu'il faille nécessairement les dénigrer ?
La solidité des préjugés, leur force, capables d'orienter la pensée, n'ont-elles vraiment aucune vertu ?
En un mot, si les préjugés peuvent mettre en échec la raison, ne constituent-ils pas aussi ce qui nécessairement fonde son exercice ?
II - UNE DEMARCHE POSSIBLE.
A - LES PREJUGES : NAUFRAGE DE LA PENSEE
Dans le Discours de la méthode , Descartes affirme que les préjugés constituent les obstacles majeurs que rencontre celui qui cherche la vérité.
Nous préjugeons principalement dans deux cas :
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Premièrement quand nous nous précipitons et opinons avant même d'examiner le problème. Deuxièmement lorsque nous nous contentons des opinions héritées de notre enfance.
Ce qui est commun à tous les préjugés, c'est qu'il se dispensent de l'activité critique du jugement, de l'examen raisonné. Aussi sont-ils fermement condamnés comme ce qui nous empêche de connaître et de reconnaître la vérité.
Pour rechercher méthodiquement celle-ci, il faut travailler à traquer les mauvais préjugés, les débusquer pour s'en affranchir.
B - LA FORCE DES PREJUGES : LA BETISE
Si les préjugés font obstacle au jugement vrai, il est notable que Descartes, à leur endroit, réitère les mises en garde.
En effet, si les préjugés sont évidemment erronés, ils possèdent une force qui met en echec jusqu'aux preuves les plus probantes.
Leur bêtise n'a donc d'égale que leur intelligence du subterfuge, qui leur permet de se
maquiller et de revêtir l'apparence du vrai.
En fait, un préjugé, même absurde, peut posséder une force pouvant mettre en échec la raison. Il est donc d'autant plus mauvais qu'il est