L’alexandrin du vers 6 est suivi de deux vers formant une rime riche avec « ramage » et « plumage », soulignant un fait exceptionnel : le ramage rapporte au cri du corbeau, donc encore une fois au langage, et est comparé au plumage du corbeau. Cette hyperbole flagrante est finalisée par l’alexandrin qui suit (vers 9), où le corbeau est comparé à un phœnix : on a là le cœur de la fable, c’est-à-dire la flatterie du renard. De plus, l’ensemble des mots est choisi de sorte à faire de belles sonorités, les termes employés sont agréables à l’oreille (ramage, plumage, phoenix), mais « ramage » est aussi teinté d’une touche d’ironie. Le corbeau, qui est un animal moche et sinistre, est comparé à un phœnix, oiseau légendaire à la beauté resplendissante dans l’imaginaire collectif, et le renard cherche à faire croire au corbeau que son cri est donc aussi beau que le chant d’un phœnix, alors qu’à l’instar de son corps, le cri d’un corbeau est désagréable et sinistre. Le vers 10, constituant un alexandrin, marque le début de la deuxième partie de la fable, présentant le résultat de la ruse du renard. Le corbeau est totalement dupé par le renard, et veut montrer sa « belle voix ». Vient alors la conséquence de sa crédulité avec les vers 12 et 13, qui sont tous deux des alexandrins, marquant la fin du récit et le début de la conclusion qui va amener la morale. Les vers 13 et 14 sont d’ailleurs particuliers, puisqu’ils constituent la seule unité constituée de 2 vers dans la fable, toutes les autres unités étant constituées de 4 vers. D’ailleurs, le 14ème vers est un septain, le seul de la fable : on a là une cassure dans le rythme général de la fable. Il n’est plus question de faire de belles phrases flatteuses, l’objectif du renard étant accompli. De plus, on a un enjambement sur les vers 14 et 15, mettant en avant le terme « flatteur ». Ces deux vers constituent la morale de la fable, et pose problème puisque le méchant (ici, le renard) gagne, c’est une morale qui n’est pas