Externalités
Nathalie Berta1 Résumé : Le concept d’externalité, malgré sa place croissante dans la théorie économique, semble se dérober à toute tentative de définition rigoureuse et consensuelle, et ce depuis l’article fondateur de Meade jusqu’aux travaux de Arrow. L’assimilation de l’externalité à une ‘interaction directe’ sans prix s’impose rapidement mais certaines de ses caractéristiques a priori intuitives – sa dimension involontaire ou incontrôlable – font débat. Ces ambiguïtés témoignent d’une tension entre une définition formelle pouvant se prêter à de larges interprétations et une définition phénoménologique, cherchant à circonscrire l’externalité à certains types spécifiques de phénomènes. Par ailleurs, si la sous-optimalité paretienne de l’externalité s’avère presque constitutive de sa définition, son statut en tant que défaillance – absolue ou relative notamment – reste fluctuant selon les auteurs, dés lors qu’ils s’intéressent, en amont, à ce qui peut expliquer la présence d’externalités et donc à d’éventuels coûts de transaction.
Abstract : The concept of externality from external economy to 'direct interaction': Several problems of definition. Despite its increasing role in the economic theory, the externality concept seems to evade any attempt for a rigorous and consensual definition, and this from Meade’s original article to Arrow’s work. An externality is soon seen as an unpriced 'direct interaction' but some of its a priori intuitive features - its involuntary and uncontrollable dimension – have not yet reached a consensus. These ambiguities reflect a tension between a formal definition which is subject to broad interpretation and a phenomenological definition seeking to circumscribe the externality to certain specific types of phenomena. Furthermore, whereas the externality’s Pareto inefficiency is almost constitutive