fable de la fontaine
Le Vieillard et les trois jeunes Hommes
Un octogénaire plantait.Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ;Assurément il radotait.Car, au nom des Dieux, je vous prie,Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?Autant qu'un Patriarche il vous faudrait vieillir.A quoi bon charger votre vieDes soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ?Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées :Quittez le long espoir et les vastes pensées ;Tout cela ne convient qu'à nous.- Il ne convient pas à vous-mêmes,Repartit le Vieillard. Tout établissementVient tard et dure peu. La main des Parques blêmesDe vos jours et des miens se joue également.Nos termes sont pareils par leur courte durée.Qui de nous des clartés de la voûte azuréeDoit jouir le dernier ? Est-il aucun momentQui vous puisse assurer d'un second seulement ?Mes arrière-neveux me devront