Famille et émancipation féminine
Introduction
« Femme des années 80 », un titre du chanteur français Michel Sardou, brossait à grands traits il y a une trentaine d’années le portrait robot de la femme moderne d’alors. Une femme, à en croire l’auteur, plus vraiment membre du « sexe faible ».
C’est qu’après guerre, la société occidentale et plus particulièrement française va se trouver bouleversée par l’affirmation des droits de la femme, qui va pouvoir s’émanciper.Cette émancipation, finalement, c’est l’accession à la majorité puisque les femmes s’affranchissent de la tutelle masculine, à tous les niveaux de la société. La famille, cette sphère qui lie entre eux les membres d’une même parenté, qui portent le même nom et assurent ensemble la préservation de celui-ci, va elle aussi être bouleversée par les mouvements féministes.
En effet, ayant traditionnellement reposé sur le sacrifice des femmes, simples données dans des stratégies matrimoniales, vouées ensuite à l’éducation des enfants, la famille va devoir composer avec l’émancipation des femmes.
N’y a-t-il pas un antagonisme profond, traditionnel entre le concept de famille et celui d’émancipation féminine ? Quelles sont les grandes évolutions qu’ont connu ces deux domaines, à la lumière des mutations sociales contemporaines ?
I La place de la femme dans la famille « traditionnelle » comme obstacle premier à son émancipation
A) Une éternelle mineure
- Passage de la tutelle du père à celle du mari et en cas de veuvage, celle du fils aîné.
- Importance des stratégies matrimoniales
- Société patriarcale entérinée par la religion chrétienne: « Une femme qui sait se taire est un don du Seigneur », livre de Sirac le sage + dévaluation permanente de la femme , cette fille d’Eve, héritière du péché originel.
- Société patriarcale entérinée par la loi : Lois saliques, Code Civil de 1804 (le 19ème est un retour en arrière par rapport à l’Ancien Régime) = quasiment pas de droits civiques.