Faut-il douter pour savoir?
Douter, dans le langage courant, c’est ne pas être certains de ce que nous remettons en cause. Or, quand nous disons que nous savons quelque chose, c’est précisément que nous le tenons pour vrai, que nous en sommes sûrs. Doute et savoir semblent donc s’opposer. En cela, le fait de faire du doute un moyen possible du savoir, ce que présuppose le sujet, peut apparaître comme surprenant : faut-il douter pour savoir ? Être obligé, sur le plan théorique, de se poser en permanence des questions sur la validité de ce que nous savons semble en effet impossible, puisque la détermination d’un savoir passe précisément par l’élimination de tout doute. Pour autant, il nous arrive de croire que nous possédons une vérité alors que nous sommes dans l’ignorance. En cela, douter de la pertinence de nos idées permet de prendre conscience de ce que nous ne savons pas, et de ce qu’il nous faut en conséquence chercher à connaître. Le doute apparaît donc ici comme nécessaire au savoir, en ce que cet acte de l’esprit permet de déterminer ce que nous ne connaissons pas. Comment comprendre alors qu’il semble nécessaire de douter pour savoir, et que ce doute rende en même temps impossible la détermination d’une connaissance ? C’est ce problème que nous nous proposons d’explorer, tout d’abord en nous demandant si l’on peut se passer du doute pour savoir. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons si le doute rend impossible toute connaissance, avant, dans un troisième temps, de déterminer les critères d’utilisation de ce moyen qu’est le doute pour éviter qu’il soit nuisible à la constitution d’un savoir.
Début de première partie (rédigé, puis en plan) :
Tout d’abord, il nous faut nous interroger sur la pertinence du doute dans le but de savoir. En effet, lorsque nous avons des préjugés, nous n’en avons pas conscience, et c’est bien là ce qui fait la force de ces croyances, c’est-à-dire de ces idées irréfléchies. Le propre d’une attitude