« Jacques le fataliste et son maitre », Diderot
Introduction : Diderot, philosophe des Lumières à l’initiative de la vaste entreprise de l’Encyclopédie, est l’un des esprits les plus novateurs de son temps. Son travail sur le roman n’échappe pas à la règle. Dès l’incipit de Jacques le fataliste et son maitre, sa dernière œuvre romanesque à titre posthume en 1796, le lecteur, à qui l’auteur s’adresse explicitement, comprend qu’il va s’agir d’un grand bouleversement des codes. Des personnages peu déterminés s’engage à la fois mince, hasardeuse et sans cesse reportée : le récit des amours de valet à son maitre, et ce sous forme d’un dialogue s’apparentant davantage au théâtre qu’au roman. Déconcerté plus d’un titre, le lecteur est en droit de se demander à quel récit il va avoir affaire. Afin de mieux cerner l’originalité de cet incipit, nous commencerons par analyser la fonction informative, ensuite nous aborderons la fonction de séduction, puis la fonction programmatrice.

I La fonction informative 1) La présentation des personnages * Début du texte personnages apparaissent sous le pronom « ils » * Personnages donnent leur nom au titre du roman Eponyme * Indétermination des personnages réponse vague, elliptique * Les personnages existent grâce à leur prise de parole. * Le maitre parle pas, pas de nom, ni parole
La présentation va à l’inverse de ce qui est attendu. Le narrateur introduit les personnages sous forme de question sans vrai réponse puis sous forme de dialogue le valet parle plus que le maitre. 2) Lieux et époques * Pas d’infos sur le lieu Jacques évoque le « cabaret », « champ de Fontenay ». Fontenay allusion à un évènement historique du XVIIIe siècle * Cadre spatio-temporel il se révèle compliqué et décevant car superposition lieux/époque = superposition du récit

3) Actions * On est directement projeté dans l’action. 1er niveau, action cadre entre Jacques et son maitre et le 2e niveau,