Fiche de lecture ENRIQUEZ Eugène – « L’entreprise un colosse aux pieds d’argile », in L’entreprise une affaire de société, sld R. Sainsaulieu, Presses de Sciences Po, 1990 Eugène ENRIQUEZ est professeur retraité de l’Université de Paris VII. Il fut responsable notamment, de la formation doctorale de sociologie. Sa pensée se trouve à mi-chemin entre Freud et Weber. En effet, la majeure partie de son travail porte sur l’imaginaire et l’inconscient collectif. Il s’est également intéressé à la conduite du changement, et au mode d’évolution du pouvoir dans ce cas précis (sujet réactualisé au sein des entreprises depuis quelques années). En 1990, lorsqu’il rédige le texte qui nous intéresse, l’Europe sort à peine d’un mouvement très large de contestation de l’entreprise telle qu’elle était (à partir de 1965, jusqu’au début des années 1980). Il observe donc les modulations de l’entreprise, évoluant dans un contexte devenu tumultueux. Il développe 4 idées principales : 1/ L’entreprise, une institution Il emploie le terme d’institution afin de faire entendre notamment que l’agent économique, l’entreprise, développe son propre système de normes et valeurs, ensuite diffusé de manière large aux membres de l’organisation mais aussi à la société toute entière (importance de la communication interne et externe). Tout comme le sont l’Etat, la famille, l’armée, l’entreprise devient une institution sacrée procédant à des « OPA sur les cœurs » afin d’exister en tant qu’être vivant, constitutif d’une société. L’auteur précise également que ce système de régulation de l’entreprise, s’inspire des systèmes de normalisation de la guerre et du domaine sportif. Le culte de la performance est poussé à son paroxysme. Il existe bel et bien des gagnants et des perdants. L’entreprise a connu trois phases de mutation, selon Enriquez, dans un premier temps, à l’époque du développement du taylorisme où elle commença à rationnaliser la production. Elle développa dans un second temps un système