Fondement sur la loi pénale
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Il s’agit de faire le point sur les différents fondements de compétence de la loi pénale française. Il existe classiquement 5 fondements de compétences de loi pénale française : le principe de territorialité, de personnalité active, de personnalité passive, la compétence réelle et la compétence universelle. Nous pouvons d’ors et déjà exclure la compétence réelle et la compétence universelle. La compétence réelle fonde l’applicabilité des lois pénales d’un Etat à raison de la nature même des infractions commises qui, portant directement atteintes aux intérêts fondamentaux de celui-ci, en font le plus légitime à en connaitre. La compétence universelle donne vocation à juger une infraction aux tribunaux de l’Etat sur lequel le délinquant a été arrêté ou se trouve, même passagèrement, quel que soit le lieu de commission de l’infraction et quelques que soient les nationalités de l’auteur et de la victime (R. Koering-Joulin, Jcl. Proc. Pen. Fasc. n°20). La compétence universelle repose sur l’idée d’une universalité du droit de punir attachée à certaines infractions, soit en raison de leur extrême gravité (les crimes internationaux) et/ou en raison d’une convention internationale (cf. art 689-2 et suivants CPP). L’espèce nous conduit naturellement à les exclure. En revanche, les données du problème nous amène à nous interroger sur les trois derniers titres de compétences de la loi pénale française. 1) La loi française peut-elle être applicable sur le fondement de l’article 113-6 CP ? Autrement dit, l’infraction commise par un ressortissant étranger né français peut-elle relever de la compétence personnelle active de l’article 113-6 CP ? L’article 113-6 du code pénal dispose que la loi pénale française est applicable aux crimes commis par un français hors du territoire de la République (al1) et aux délits commis par un français hors du territoire de la république sous réserve de la double incrimination (al2), même si l’auteur des faits aurait acquis la nationalité