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L'acte I, scène 3 d'Electre de Jean Giraudoux présente une conversation entre Egisthe, le président, un mendiant/dieu et le jardinier. Cette scène se compose de deux parties majeures. Alors que dans la première c'est Egisthe qui tient le rôle le plus important, dans la deuxième le mendiant prend la parole et donne à la conversation un tour inattendu.
Egisthe en effet, donne le ton de la conversation pendant les premières répliques : c'est lui qui parle le plus, lui qui annonce le sujet : « permets-moi de t'élever aux idées générales », « Une minute, voulez-vous. Nous parlons des dieux. », lui qui questionne ses interlocuteurs : « Pourquoi cet escabeau ? Que vient faire cet escabeau ? », « Pour quel mendiant ? », « Tu crois aux dieux, président ? », et même qui coupe la parole et impose le silence : « Ne proteste pas ». Dans cette partie, le régent expose sa façon de voir les dieux : des êtres « inconscients » qui « ne répondent qu'aux lumières, qu'aux signes, et sans les comprendre ». Il démontre de quelle façon ceux-ci se trompent de victime quand il s'agit d’appliquer leur justice, et la nécessité de « men[er] une guerre sans merci à ceux qui [font] signe aux dieux ». Il y est question des dieux en général, et, alors qu'Egisthe affirme discuter d'Electre : « j'ai tout dit sur Electre », on ne voit pas trop le rapport entre les deux sujet de conversation.
Jusqu'au moment où le mendiant/dieu intervient et annonce qu'Electre va bientôt « se déclarer » et qu'Egisthe devra « la tuer raide » avant que cela n'arrive. Désormais c'est le mendiant qui a le premier rôle : c'est lui qui parle le plus, lui qui lance la conversation sur la manière de se déclarer d'Electre et sur son prétendu meurtre par Egisthe, lui pose les questions : « Vous la mariez ? », « Pas avec un roi d'autre ville, j'espère ? », « Où habite-t-il, le jardinier ? », et c'est lui aussi qui a le dernier mot : « Quand j'y songe,