Francais dissert
Le roman L’étranger, publié dans la même année, fait partie du « cycle de l’absurde » que Camus a soigneusement conçu. La pensée de Camus, présentant des traits communs avec l’existentialisme, est réellement distincte pour être attachée à la philosophie de l’absurde née « de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde » .
Dans le roman L’étranger, Meursault, le personnage principal, est un homme pour qui tout est indifférent, bien qu’il ne soit pas encore très conscient de l’absurdité du monde. Quand il va monter sur l’échafaud, il se révolte, et il conquiert ainsi sa dignité d’homme. L’homme absurde comme Meursault, c’est celui qui a compris que la vie est absurde. Il ne peut avoir qu’une attitude : la révolte, qui donne son prix à la vie. En effet, l’homme absurde se sent complètement libre, puisqu’il ne peut suivre les règles d’un monde qui n’a pas de sens. Et il suivra cette conduite avec passion, parce qu’il faut multiplier les expériences de liberté; ainsi la vie aura-t-elle un sens : « Je tire de l’absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté, ma passion. Par le seul jeu de ma conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort - et je refuse le suicide. »