Francais
Le discours est divisé en deux paragraphes :
Dans le premier, le discours s'adresse aux Tahitiens et dans le second, il s'adresse directement au navigateur Bougainville.
Dans la première partie de ce discours, on remarque qu'il y a un jeu d'opposition entre " vous " et " eux " : " un jour vous les connaîtrez mieux ", " aussi malheureux qu'eux ", " vous servirez sous eux " et en face " ils " désignent les " hommes ambitieux et méchants ".
Puis dans le second paragraphe, le pronom " nous " désigne le vieillard et les Tahitiens et le pronom " tu " désigne le chef de ces " brigands ". Ces deux pronoms s'opposent : " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent " et " nous sommes innocents " ; " nous sommes heureux " et " tu ne peux nuire à notre bonheur "… Cette opposition marque leur style de vie. Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations.
Symétries et chiasmes :
" elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs " (l.20). La structure en chiasme permet de souligner une fois de plus l'opposition entre ces deux peuples que tout oppose. La symétrie cherche à renforcer l'hypothèse inversée : le vieillard met les Européens à la place des Tahitiens. Il utilise également des questions oratoires à la fin de cet extrait, dont la réponse : à partir de la ligne 25 : " ce pays est à toi !... Avons-nous pillé ton vaisseau ? ". Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard.
Diderot par la voie d'un vieillard, dénonce ici une société colonisatrice, injuste, immorale, violente face à un monde libre, simple, et tolérant aux autres. Ce texte s'appuie sur toutes les ressources de l'art oratoire pour faire triompher son point de vue, celui de l'esprit des lumières, c'est-à-dire le combat pour la liberté, la tolérance et l'égalité. Diderot propose à Rousseau une morale sociale et réhabilite l'idée que ce qui est naturel est spontanément vertueux.