Hannah arendt
En 1924, après avoir passé son Abitur — équivalent du baccalauréat en Allemagne — en candidate libre avec un an d'avance, elle étudie la philosophie, la théologie et la philologie classique aux universités de Marbourg, Fribourg-en-Brisgau et Heidelberg où elle suivra les cours de Heidegger, de Husserl puis de Karl Jaspers. Elle s'y révèle une brillante intelligence et un non-conformisme encore peu commun.
En 1925, sa rencontre avec Heidegger sera un évènement majeur de sa vie, tant sur le plan intellectuel que sentimental. Elle est très jeune et voue une grande admiration à son maître, de dix-sept ans son aîné. Celui-ci, pourtant habitué à conquérir ses étudiantes, tombe sous le charme. C'est le début d'une relation secrète, passionnée et irraisonnée, qui laissera des traces chez Hannah toute sa vie. Après avoir interrompu leur relation, elle poursuit ses études à Fribourg-en-Brisgau pour devenir l'élève de Husserl ; puis, sur recommandation d'Heidegger, à Heidelberg pour suivre l'enseignement de Karl Jaspers sous la direction duquel elle rédige sa thèse sur le Concept d'amour chez Augustin. Quelle que soit la position ambigüe de Heidegger à l'égard du judaïsme, elle restera fidèle à leur relation et au souvenir du rôle de la pensée de Heidegger dans son propre parcours. Par-delà la guerre et l'exil, Hannah Arendt se fera l'infatigable promoteur du philosophe, aussi éminent que controversé, aux États-Unis.
En 1929, elle épouse Günther Stern (nommé plus tard Günther Anders), un jeune philosophe allemand rencontré dans le milieu universitaire. La même année, elle obtient une bourse d'études qui lui permet de travailler jusqu'en 1933 à une biographie de Rahel Varnhagen, une Juive allemande de l'époque du romantisme, qui ne paraîtra