I – L’HISTOIRE DU DROIT DU TRAVAIL
Le droit du travail africain actuel est l’aboutissement d’un processus graduel qui a connu ses débuts à la période précoloniale et s’est poursuivi durant l’ère coloniale et l’époque d’après les indépendances.

A – LA PERIODE PRECOLONIALE
Le travail n’a pas toujours été rémunéré. Par le passé, effectué dans le cadre familial qui constituait en même temps l’unité de production, le travail était essentiellement orienté vers la subsistance et n’avait pas de contrepartie. Le chef de famille définissait la contribution de chacun de ses membres à l’activité collective de production après avoir arrêté les besoins de la famille. A cette période, le monde professionnel ne connaissait pas la recherche du profit et l’enrichissement ; le travail n’avait qu’une fonction communautaire pour assurer la satisfaction des besoins directs du groupe. L’essentiel était de produire ce qui est suffisant pour couvrir les besoins de la famille et du clan pendant toute l’année, d’où la tradition du grenier.
Dans cette société traditionnelle, le troc permettait d’acquérir d’autres biens utiles pour la survie du clan ou de la famille en offrant en échange, l’excédent de la production. Contrairement à l’économie moderne du marché, la recherche du profit y est restée inconnue jusqu’à l’arrivée des colons.

B – L’ERE COLONIALE L’introduction de l’économie de marché dans les pays africains bouleverse la conception traditionnelle du travail : le travail profit remplace le travail subsistance. L’arrivée des colons en Afrique est marquée par la recherche des meilleurs placements pour leurs capitaux en vue de tirer de plus gros profits. Le recours à la main d’œuvre salariée devient inéluctable à partir du moment où la production recherchée porte sur une grande quantité de biens pour leur consommation sur les marchés occidentaux et l’obtention de gros bénéfices. L’économie de marché voit ainsi le jour avec pour corolaire, le travail salarié ou salariat qui