Hume - commentaire sur l'enquête de l'entendement humain
Ce texte de Hume est une critique de la conception a priori de la causalité. Il manifeste d’abord l’impossibilité du raisonnement a priori au niveau de l’effet isolé et ensuite au niveau de la connexion entre la cause et l’effet. Cette interdiction signifie donc l’hétérogénéité de deux domaines : celui de la connaissance et celui de la croyance. La différence et la distinction de la cause et de l’effet ne peut se faire sans l’aide de l’expérience pas plus que la conclusion d’une cause ou d’un effet. Il va donc s’agir de montrer l’arbitraire du raisonnement a priori à l’intérieur du domaine des raisonnements expérimentaux sur des questions de fait et d’existence.
Mais ce texte dans son mouvement négatif n’est qu’un moment de la démarche de Hume dans la 4ème section de l’enquête sur l’entendement humain et il nous faudra reconstituer à partir de sa fin l’intégralité du déroulement de la pensée de Hume. Ainsi ce texte sera éclairé tant dans sa vivacité polémique que dans ses directions « sceptiques ».
« Mais pour nous convaincre que toutes les lois de la nature et toutes les opérations des corps sans exeption se connaissent seulement par expérience, les réflexions suivantes peuvent nous suffire ». Cette phrase qui ouvre le texte est aussi celle qui en donne le fil conducteur. Hume au début de cette section de « L’enquête » fait la différence entre deux types de recherches ou d’objets de la raison humaine : les relations d’idées et les faits. Aux relations d’idées correspondent les affirmations « qui sont intuitivement ou démonstrativement certaines » et elles renvoient aux sciences de la géométrie , de l’algèbre et de l’arithmétique. Ce qui caractérise ces affirmations c’est « qu’on peut les découvrir par la seule opération de la pensée sans dépendre de rien de ce qui existe dans l’univers ». Le Traité signalait qu’elles renvoyaient aux quatre relations philosophiques qui dépendent uniquement des