Incipit de « La Bête humaine », Zola Ce texte est une description réaliste. Il nous fait part de la vision qu’a Roubaud sur la gare Saint Lazare depuis la fenêtre de sa chambre, au cinquième étage d’une haute maison de la Compagnie de l’Ouest. Dès les premières lignes du texte, l’auteur décrit un univers rustre et rustique, dans le sens littéraire du terme : « le pain d’une livre, le pâté, et la bouteille de vin blanc » Il utilise également, afin de renforcer cette expression, des termes argotiques : « la mère Victoire » « Roubaud ». Le narrateur du roman aide le lecteur à mieux connaitre Roubaud, en l’inscrivant sociologiquement dans un milieu populaire. Ainsi, on l’imagine plus facilement rustre. Le fait d’habiter au cinquième étage indique la condition modeste du personnage, à l’époque les derniers étages des immeubles étaient réservés aux catégories les plus défavorisées. Et son statut de sous-chef de gare indique également qu’il détient peu de pouvoir. La fenêtre apparait rapidement comme étant la seule ouverture sur le monde, comme si une bouffée d’air arrivait en ce lieu pesant : « la chaleur était suffocante ». On note aussi que l’auteur insiste sur les mots débutant par « p » ou « b », comme pour rajouter du poids, de la lourdeur, à l’atmosphère de la pièce décrite dans les premières lignes : « le pain » « le pâté » « la bouteille » « le poêle » « le poussier ». Cette idée d’ouverture, comme une petite trouée vers le monde extérieur, est renforcée par la hauteur de vue : « La fenêtre au cinquième » et la perspective fuyant vers le bas : « cette tranchée large ». L’idée d’atmosphère pesante est également développée par l’auteur à travers des teintes froides, perceptibles sensoriellement : « ciel gris de milieu de février, d’un gris humide et tiède ». Tel un peintre impressionniste de son temps, Zola se lance dans la description floue du monde que perçoit les yeux du sous-chef de gare : « poudroiement » « se brouillaient,