INTRODUCTION

«La technique est moins importante que les hommes ou que la société, l'important, c'est le projet humain qui est derrière.» Dominique Wolton, Internet et après ? La fin de lʼannée 2010 a marqué un tournant considérable dans lʼhistoire des pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Début 2011, les départs des présidents Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte, les folies du colonel Kadhafi en Lybie ainsi que les contestations au Yémen, au Barhein, en Algérie ou en Syrie, prouvent que les systèmes politiques les plus inébranlables en apparence peuvent trembler mais aussi tomber. Lʼabsence de liberté dʼexpression, la misère économique et sociale ainsi que gouvernements dictatoriaux ont poussé les populations à se réveiller avec une soif de liberté, de démocratie et réclament plus de partage des richesses et de modernité. Grâce à la colère de ces peuples, le modèle de gouvernance totalitaire fondé sur la toute puissance dʼun seul homme issu de lʼarmée ou de la police sʼest vu bousculer et a, dans certains cas, abouti à la fuite de ces despotes. Afin de comprendre pourquoi cette révolution a eu lieu à ce moment précis, menée par la jeunesse, prenant de vitesse les intellectuels et les religieux, il est important de revenir sur quelques faits. On dénombre aujourdʼhui plus de cent millions de personnes âgées entre 15 et 29 ans au Moyen-Orient et au Maghreb. La jeunesse est la principale victime du chômage ce quʼil lui vaut le nom de “génération chômage”. Il touche principalement les diplômés de lʼUniversité puisque 31% des jeunes tunisiens diplômés sont sans emploi. La jeunesse doit donc faire face à la précarité grandissante mais aussi à la corruption qui gangrène le pays. La première raison de cette colère vient des révélations du site Internet de Julian Assange, Wikileaks. Ce site Internet a pour principal but de publier des documents ainsi que des analyses politiques et sociétales des pays du Monde entier. Selon le site, “sa raison dʼêtre est de