Introduction plasticité
“A l'entrée du stand [d'une exposition sur le plastique], le public fait longuement la queue pour voir s'accomplir l'opération magique par excellence : la conversion de la matière. Plus qu'une substance, le plastique est l'idée même de sa transformation infinie, il est, comme son nom vulgaire l'indique, l'ubiquité rendue visible ; et c'est d'ailleurs en cela qu'il est une matière miraculeuse : le miracle est toujours une conversion brusque de la nature. ” ; “ le frégolisme [possibilité de changer d'apparence, comme l'acteur italien Fregoli qui endossa 60 rôles dans une représentation] du plastique est total : il peut former aussi bien des seaux que des bijoux. D'où un étonnement perpétuel, le songe de l'homme devant les proliférations de la matière, devant les liaisons qu'il surprend entre le singulier de l'origine et le pluriel des effets. ” (Roland Barthes, “ Le plastique ”, in Mythologies, Paris, Seuil, 1957, édition poche, p. 171)
Que peut-il y avoir de commun entre (la liste est arbitraire), les montres molles de Dali, l'urinoir-fontaine de Duchamp, le ready-made verbal (qui n'est pas le stéréotype), la répétition du dynamitage de la villa à la fin de Zabriskie point (Antonioni, 1970), les compressions et expansions de César, la matérialisation - sous forme d'un monstre - de l'inconscient du docteur Morbius dans Planète interdite (Fred Mac Leod Wilcox, 1956), un tableau de Monory où le peintre se représente dans un polar, une conversion continue (elle se fait actuellement) de Jean-Marie Gleize, un poème-bombe antimédiatique de Michel Butor un poème-nature du même Michel Butor (voir infra), une révision humoristique des attentats terroristes du 9/ll par l'artiste Chen Shaoxiong (Anti-terror variety, 2002) où l'on voit des gratte-ciel esquiver des attaques aériennes grâce à des dispositifs comme le soulèvement de la partie haute, qui laisse ainsi passer l'avion, La Mer écrite de Duras ?
(Plasticité, sous la