Invention type bac sur La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours (le personnage de roman)
Objets d’étude : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours / le personnage de roman.
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Invention :
1er octobre 1918
Le ciel est d’un bleu glacé, immaculé. Alors qu’un vent froid et cinglant engourdit mes joues, je m’évade pendant quelques secondes, mes mouvements ne sont plus que les courbes gracieuses de l’aigle qui plane dans le ciel.
Cela va faire maintenant trois jours que je suis arrivé, et déjà mon ancienne vie me paraît n’être qu’un doux et lointain souvenir. Ici le temps fonctionne différemment, chaque seconde qui passe est un peu plus lourde à supporter. La tension est palpable dans le camp où je me trouve, et je sais que dans quelques jours je serai assigné au front pour la première fois. Les retours et rumeurs provenant de ceux qui en reviennent font froid dans le dos, et j’espère que cela ne reste que de simples rumeurs. Ma famille me manque déjà, et aussi bizarre cela puisse paraître, ma routine quotidienne et mon petit boulot chez le boucher du village ont en soi cette régularité, cette confiance en l’avenir qui me manque aujourd’hui. Qu’est-ce que je vais trouver de si traumatisant là-bas ? Y survivrai-je ? Est-ce que si elle était amenée à retourner chez elle à la fin de cette guerre, la personne que je suis serait toujours la même ? Rien ne sert de se poser autant de questions, et de toute manière j’en aurai les réponses bien assez tôt. Il faut avoir confiance en l’avenir.
8 octobre 1918
À l’heure où j’écris ces lignes, je suis au front depuis une semaine, et je comprends enfin les termes que j’avais vaguement entendus jusqu’à maintenant sans en tenir compte, tels que « guerre de position », « tranchées », ou encore « no man’s land ». Cet ensemble de termes aux consonances étranges désigne en fait une réalité terrible dont je n’en avais alors jusque la jamais effleuré l’idée. Ici le monde tel qu’on le connaît de notre vie quotidienne n’existe plus,