Italo calvino

2691 mots 11 pages
On se demande souvent si la littérature peut encore être subversive dans une société comme la nôtre, c’est-à-dire une société où la liberté d’expression et d’opinion permet de dire et de publier tout ce que l’on veut sans crainte des représailles et de la censure. Car moins la littérature est menacée, moins elle peut s’engager pour défendre la liberté de parole et plus elle perd cette fonction politique qui faisait sa force lorsque la société était encore surveillée. Italo Calvino souligne ce paradoxe dans « Usages politiques de la littérature» (La Machine littérature) : « Tel est le paradoxe du pouvoir de la littérature : il semble que ce ne soit que là où elle est persécutée que la littérature montre ses vrais pouvoirs, en défiant l’autorité, tandis que, dans notre société permissive, elle a conscience de n’être utilisée que pour créer un contraste agréable au sein de l’inflation verbale ». Italo Calvino distingue donc deux littératures : l’une, puissante et engagée, qui se dresse contre une autorité qui l’opprime, l’autre qui, lorsqu‘elle n‘a plus de pouvoir à défier, est noyée dans le flot des écrits dont elle se distingue à peine. Les mots n’ont-ils pas toujours la même force? Leur poids n’est-il pas toujours le même? Si, comme l’affirme Calvino, la parole de l’écrivain montre ses vrais pouvoirs lorsqu’elle est persécutée, elle peut garder la même force sans pour autant se battre pour se faire entendre. Mais en aucun cas on ne peut la réduire à un « agréable contraste » lorsqu’elle est libre.

Selon Italo Calvino, la littérature doit être engagée pour montrer ses « vrais pouvoirs ». L’implication avec laquelle l’auteur se dresse contre l’autorité donne en effet de la force à son écriture. La sincérité de son engagement se retrouve dans son texte ; il écrit sur une chose qui le concerne personnellement, et cette proximité donne à son texte presque une valeur de témoignage. La conviction de Hugo, lorsqu’il écrit Les Châtiments, se retrouve dans un

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