Jacques le fataliste
Introduction :
L’œuvre de Diderot se caractérise par son foisonnement1, connu pour ses travaux relatifs à l’Encyclopédie, qui l’occuperont pendant 20 ans, Diderot est aussi célèbre pour ses romans, tels que La Religieuse, paru en 1760, ses satires, comme Le Neveu de rameau ,ou un genre plus hybride comme Jacques le fataliste, publié en 1773 et qui s’oriente vers le conte philosophique. Cet extrait constitue une pause narrative, puisque le narrateur interrompt le récit des amours de Jacques, pour relater une anecdote, rapportée par une de ses relations, le sieur Gousse.
I/ Une anecdote plaisante
Le narrateur prend la parole, pour relater une anecdote qui lui a été contée par le sieur Gousse. La délégation de parole, qui préside au récit de Jacques, protagoniste de l’œuvre, est donc présentée ici. Diderot introduit donc une variation en maintenant la cohérence d’ensemble. 1°) Des personnages stéréotypés Diderot reprend des personnages fabliaux ou des contes galants : le mari trompé, la femme, l’amant. Les personnages n’ont aucune épaisseur2, ils sont désignés par leur fonction : « un intendant de grande maison » (ligne 5) ; « La pâtissière » (ligne 6) ; « Le pâtissier » (lignes 7, 12 et 20). De plus, le mari se voit pourvu des défauts traditionnels, notamment la naïveté : « Le pâtissier était un bon homme qui regardait de plus près à son four qu’à la conduite de sa femme » (lignes 7-8). Par opposition, l’intendant manifeste une tendance regrettable à l’autosatisfaction : « Je suis l’intendant de M. de [Saint-Florentin] » (ligne 15). 2°) Une situation convenue L’aveuglement du mari est d’autant plus comique qu’il prête une certaine niaiserie à l’intendant : « Ma foi non, si ce n’est un certain intendant qui vient quelquefois lui serrer les mains et lui débiter des sornettes » (ligne 50). Le terme « sornettes » est péjoratif et manifeste le dédain du pâtissier, qui considère l’intendant comme une quantité