(Problématisation) Pour les philosophes de l’antiquité, l’amitié était considérée comme un des thèmes les plus importants en philosophie morale. Selon eux, l’amitié était le modèle idéal des relations humaines, et ce modèle pouvait s’appliquer aussi bien aux parents, époux, amants, bref, à toute personne proche. Leur conception de l’amitié est néanmoins contradictoire. Aristote, par exemple, est convaincu que la sagesse mène à l’autarcie, et que plus on chemine dans la philosophie, moins nous sommes dépendants des autres. Aristote semble donc insinuer que certaines personnes, les plus sages d’entre nous, pourraient se passer d’amis. Mais il dit aussi que l’amitié est le plus grand des biens. (Question) La question se pose : peut-on vivre une vie heureuse dans la solitude ou a-t-on nécessairement besoin d’amis? (Thèse) Dans cette dissertation, je prendrai parti pour l’amitié : elle me semble un bien essentiel, même pour les plus autonomes et les plus sages.
(Argument 1) Mon argument en faveur de l’importance de l’amitié est que celle-ci nous permet de nous connaître. (Explication 1) Premièrement, c’est toujours dans nos relations avec autrui que nous prenons conscience de notre sens moral, de ce qui est bien et mal en nous. Confrontés à la réaction de nos proches, de la tristesse ou de la joie que nous leur procurons, nous apprenons l’empathie et le discernement moral. (Exemple 1) C’est d’autant plus vrai dans certains types de relations, comme par exemple dans celle qui lie les parents aux enfants. Toute l’éducation qu’on reçoit à la maison lorsque nous sommes petits contribue à nous inculquer les normes pour vivre ensemble. (Explication 2) Deuxièmement, c’est dans nos relations avec autrui qu’on apprend à connaître nos caractéristiques, goûts et intérêts, tout ce qui donne du sens à nos vies. Lorsque nous nous lions d’amitié avec quelqu’un, nous reconnaissons en lui certaines choses qui sont aussi en nous-mêmes, puisque, comme le dit Aristote, « l’ami est un