Mme de Lafayette publie anonymement la Princesse de Clèves chez l’éditeur Claude Barbin en 1678, son nom n’est apparu sur la couverture qu’en 1780, soit plus de cent ans plus tard. Cette décision fut sans doute motivée par le fait qu’être auteur, surtout pour une femme, n’était pas tellement glorifié au dix-septième siècle. Le roman n’était pas non plus un genre littéraire réputé et bien reconnu par les intellectuels, ils étaient généralement dédiés aux femmes et aux personnes moins instruites préférant une lecture légère aux grandes œuvres littéraires. La princesse de Clèves est donc un roman divisé en quatre parties retraçant le parcours de la jeune mademoiselle de Chartes, aussi belle que vertueuse, dans ses débuts à la cour d’Henri II, puis au cœur des déboires amoureux qui ponctueront sa vie. En effet, alors que la jeune demoiselle se fait remarquer par le Prince de Clèves, suivant les conseils de sa mère, elle devient alors la Princesse de Clèves. Néanmoins, peu de temps s’écoula avant qu’elle ne découvre que les sentiments que lui inspiraient son mari n’étaient qu’amicaux, elle tombe alors amoureuse du Duc de Nemours, qui deviendra alors un véritable outil de torture pour la prude Princesse, qui, toute sa vie, se refusera à la passion. Le commentaire composé suivant présentera la discussion entre Mme de Chartes et sa fille sur son lit de mort, quelques jours avant son décès dans la partie I. Cette discussion sera analysée en démontrant la description tragique de la passion qu’on y retrouve.

L’extrait est en fait majoritairement composé de l’échange entre Mme de Chartes et la Princesse de Clèves. On y constate les valeurs et l’éducation que la mère a inculquées à sa fille spécialement par rapport à l’aspect tragique, voire dangereux, de la passion et de la galanterie. En premier lieu, l’utilisation d’un champ lexical dépréciatif décrivant la passion illustre le propos de Mme de Chartes, qui est aussi celui du roman, affirmant que l’amour, et plus encore