Kant, préface à la seconde édition de la critique de la raison pure, 1787, ak, iii, 10
Comment la physique sortie des voies disgracieuses et dogmatiques du surnaturel pour devenir science? Ce questionnement entourant tout autant méthode que démarche,Kant l'emprunte d'AK,III,10 à AK,III,11 dans la préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure. Les théories de la connaissance déchiraient l'espace et le temps des rationalistes et des empiristes s'opposant sur tout comme deux charognards s'entredévorant pour un morceau de chair délaissée. Défendu dans la partie la plus notable par les philosophes Francis bacon, John locke, George berkeley, David Hume et d'autres après eux, l'empirisme considère que la connaissance se fonde sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant par conséquent du concret à l'abstrait. En face le relativisme sous les traits de Descartes et son affirmation des idées innées, Spinoza et son èxégèse de l'ancien testament ou encore Leibniz et la monadologie cherchèrent le savoir dans la seule raison. De cette confrontation naitra l'idée libératrice de Kant qui partira de la forme épurée d'une simple question: les vérités scientifiques sont-elles issues de l’expérience, ou bien viennent elles d'ailleurs, d'une structure les précédant? À quoi reconnaît-on que des connaissances rationnelles (mettant en oeuvre des principes inhérents à la raison, qui ne sont donc pas tirés de l'expérience) forment une véritable science ? Nous abordons le troisième temps d'une démonstration devant répondre à cette interrogation, devant lever le voile sur un cheminement que la raison pourra donner à la métaphysique, cet océan sans rivages et sans phares que Kant veut clairement délimiter. Immédiatement il est saisissant de voir surgir ce besoin d'unicité et de dépassement qui permet à cet auteur de défendre à travers ce texte, en s’appuyant sur la pratique expérimentale