Kant, fondements de la métaphysique des moeurs , 1785
Au contraire, note-t-il, « conserver sa vie est un devoir, et c’est en outre une chose pour laquelle chacun a encore une inclination immédiate ». De la même manière, être bienfaisant, quand on le peut, est un devoir, mais il y a des âmes si naturellement portées à la sympathie que même sans aucun autre motif de vanité ou d’intérêt elles éprouvent une satisfaction intime à répandre la joie autour d’elles et qu’elles peuvent jouir du contentement d’autrui, en tant qu’il est leur œuvre, dont les actions, pour Kant, n’ont pas cependant de valeur morale véritable tant qu’elles sont faites par inclination et non par devoir (question Campa) ; c’est la question du philanthrope. Kant indique également que c’est en ce sens que …afficher plus de contenu…
Faire une fausse promesse est sans doute prudent plus d’une fois, mais une telle maxime n’en est pas moins toujours uniquement fondée sur les conséquences à craindre. C’est tout autre chose que d’être sincère par devoir, et de l’être par crainte des conséquences désavantageuses. Si je m’écarte du principe du devoir, ce que je fais est certainement tout à fait mal ; mais si je suis infidèle à ma maxime de prudence, il peut, dans certains cas, en résulter pour moi un grand avantage, bien qu’il soit en vérité plus sûr de m’y tenir : pourrais-je bien me dire : tout homme peut faire une fausse promesse quand il se trouve dans l’embarras et qu’il n’a pas d’autre moyen d’en sortir ?Selon une telle loi, il n’y aurait plus à proprement parler de promesse, car toute promesse serait vaine et, de plus, inutile, « de telle sorte que ma maxime, du moment qu’elle serait érigée en loi universelle, se détruirait elle-même nécessairement » (contradiction interne et non