Kean
I) La progression dramatique du récit
A. La structure de la scène
B. Une guérison miraculeuse
C. Une scène à deux voix
II) Une héroïne de drame romantique
A. Une sensibilité exacerbée
B. Des émotions extrêmes
C. Les images et les oppositions
III) Les pouvoirs et les fonctions du théâtre
Conclusion
Dans son drame romantique Kean ou Désordre et génie, écrit en 1836, Dumas s'inspire de la vie tumultueuse et extravagante du tragédien anglais Edmund Kean, interprète de Shakespeare. Dans cette scène, une jeune femme, Anna Damby, décrit à Kean comment sa découverte du théâtre et le jeu prodigieux d'un acteur l'a guérie de sa neurasthénie et l'a rendue au monde des émotions ()
[...] L’imparfait, quant à lui, souligne les impressions intimes. Anna Damby revit ses moments dans leur intensité et essaie d’analyser avec justesse les sensations qui l’envahissent : Cette voix disait des vers mélodieux (ligne ce n’était plus la même voix, ce n’était plus le même amour, ce n’était plus le même homme (groupe ternaire édifiant des lignes 26- 27). Cette alternance de temps verbaux donne au récit une diversité de tons et de rythmes. Une scène à deux voix La scène laisse entendre deux voix que tout semble opposer : d’un côté une jeune femme riche et malade, de l’autre un homme, acteur célèbre. [...]
[...] Son récit révèle ainsi une hyperesthésie et ses émotions s’expriment d’abord pas ses sens. La répétition du verbe sentir, en début et en fin de texte (lignes 14 et est mêlée tout au long du texte aux sensations variées le faisant intervenir, liées au toucher, à l’odorat et à la vue : toutes ses lumières m’éblouirent (ligne atmosphère chaude et embaumée (ligne 13) et l’air apporte un peu de fraîcheur (ligne 14). Mais c’est l’ouïe qui prédomine, ainsi qu’en témoigne le champ lexical de la voix dont on relève trois occurrences (lignes et 26) ainsi que des rappels par le vocabulaire de la parole vers paroles prononcer ) ou de la musique