Depuis que tout a basculé, le 24 janvier, il y a un «avant» et un «après» pour la Société générale, mais aussi pour tout le secteur bancaire. Une augmentation de capital pour combler les pertes. Première conséquence de l'affaire Kerviel pour la SocGen, elle a creusé un trou dans les comptes : 4,9 milliards d'euros de perte sèche. La banque de la Défense, également atteinte par la crise du subprime, a donc affiché pour l'année 2007 un bénéfice inférieur à 1 milliard. Surtout, elle a dû procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros. Cette opération cruciale réalisée dans l'urgence mais bien exécutée lui permet, en stricts termes financiers, de se présenter comme «plus solide» qu'avant.
Changement en douceur à la direction. Dans les semaines qui ont suivi le 24 janvier, la direction de la banque a affiché une mobilisation sans faille. Le conseil d'administration a refusé la démission du PDG, Daniel Bouton. Celui-ci a conservé sa confiance à son numéro deux, Philippe Citerne, et au patron de la banque d'investissement, Jean-Pierre Mustier. Après l'augmentation de capital, les hommes de la Générale, en particulier Daniel Bouton, ont subi le contrecoup de ces semaines de fébrilité. Au point que le conseil a mis le poste du PDG en balance. Mi-avril, une évolution consensuelle a été décidée : Daniel Bouton, s'il conserve la présidence du conseil, a pris du recul. Frédéric Oudéa a été promu directeur général et il a commencé de s'entourer d'une nouvelle garde.
La réputation de la Société générale soumise à rude épreuve. Du jour au lendemain, la Société générale a basculé dans la rubrique faits divers. Dans les métiers de banque d'investissement, elle affirme ne pas avoir perdu de clients. La banque a simplement réduit la voilure de son trading pour compte propre. Vis-à-vis des particuliers en France, la situation est plus contrastée. Les études d'image ne montrent pas de dégringolade de la marque SG. Mais, moitié moins de comptes ont été ouverts au