La bal a la vaubyessard
I/ Deux univers contrastés, incompatibles mais une échappée momentanée envisageable Cet extrait rend compte de la difference sociale entre les deux personnages que nous considérons: Mme Bovary et le "vicomte". L'écrivain nous fait part alors d'un monde de la séduction, de l'amour où les disproportions sociales ne sont pas prises en compte. Le temps d'une danse, le monde s'échappe autour d'eux: "tout tournait autour d’eux", les deux individus se comprennent instinctivement: "il baissait ses regards vers elle, elle levait les siens vers lui.". Nous pénétrons quasiment dans l'univers de l'inconscience où rien n'est concret, où la magie prend place et où toutes les valeurs matérielles sont remplacées:"tout tournait autour d’eux, les lampes, les meubles, les lambris, et le parquet".
II/ Le point de vue adopté Mais on sent néanmoins une gêne chez Emma:"une torpeur la prenait" visible au fait que Flaubert a décidé de placer le lecteur constamment aux côtés d'Emma, de percevoir tout à travers elle, de s'identifier à son personnage. Le lecteur ne sait rien du "vicomte": il ne partage que la perception d'Emma. Emma, qui dans son étourdissement entraîne le lecteur.
III/ La valeur brève attribuée à ce passage
De plus, nous pouvons observer que l'écrivain a choisi de saccader ses phrases afin d'accélérer le temps de l'histoire et donc,de ce fait, de donner à ce passage une valeur brève, momentanée. Et, Flaubert amplifie cet effet de rapidité en associant les deux héros à un disque: le disque s'associant implicitement à une musique, une musique qui s'arrête. Enfin, le romancier ponctue son passage en faisant agir Emma:"mit la main devant ses yeux" ce qui stoppe toute la scène brusquement. En se voilant les yeux, Mme Bovary tire un trait sur cet état d'inconscience dont elle était prise et fait un brusque retour dans le monde