Lavie est dure et toujours dureLa Planète des singes est directement inspiré des travaux de Charles Darwin, tout comme, avant lui le feuilleton Les Aventuriers du ciel de René-Marcel de Nizerolles de 1933 à 1938 et les romans Le Règne du gorille de Lyon Sprague de Camp en 1941 ainsi que Les Animaux dénaturés de Vercors en 19521. Il y mèle la découverte de la théorie de la relativité restreinte d'Einstein (attribué dans une version cinématographiée à l'œuvre au docteur Azlein), expliquant la dilatation du temps et le retour sur terre dans un futur lointain2,3. Les théories évolutionnistes sont présentées dans le chapitre deux de la deuxième partie : « Nous savons qu'elles [Les espèces] ont eu probablement toutes une souche commune. [...] Singes et hommes sont des rameaux différents, qui ont évolué, à partir d'un certain point, dans des directions divergentes, les premiers se haussant peu à peu jusqu'à la conscience, les autres stagnant dans leur animalité. » L'évolution artificielle des singes et la déchéance des hommes sont quant à eux révélés au chapitre huit de la troisième partie : « Il [un singe] était chez moi depuis des années et me servait fidèlement. Peu à peu, il a changé. Il s'est mis à sortir le soir, à assister à des réunions. Il a appris à parler. Il a refusé tout travail. Il y a un mois, il m'a ordonné de faire la cuisine et la vaisselle. [...] Une paresse cérébrale s'est emparée de nous [les hommes]. Plus de livres ; les romans policiers sont même devenus une fatigue intellectuelle trop grande. [...] Pendant ce temps, les singes méditent en silence. Leur cerveau se développe dans la réflexion solitaire... et ils parlent4. »
Le récit revisite le darwinisme dans un cadre actualisé5. Dans son récit, Pierre Boulle imagine que l'évolution naturelle déchoit l'homme de sa prééminence sur les autres espèces vivantes au profit des singes6. L'idée lui est venue lors d'une visite au zoo, en observant les gorilles. Il dit à ce sujet : « J'étais impressionné