La Commune de Paris échappe-t-elle au Droit Constitutionnel ? (1870)
Il y a 142 ans, le 18 mars 1871, la Commune de Paris commençait, une insurrection naissait à cause des souffrances liées au siège de la capitale par les Prussiens, à cause de l’appauvrissement croissant des parisiens et à cause d’un grand mouvement républicain suite à l’élection à l’Assemblée d’une chambre à dominante monarchiste. Pendant deux mois, la Commune de Paris a porté les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, à travers l’émergence du droit du travail, l’école gratuite et laïque pour tous, l’égalité d’accès à la justice, la liberté de la presse, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la promotion de l’art et de la culture… Tous ces projets et réalisations nous interpellent par leur grande modernité. Pendant la Semaine Sanglante du 22 au 28 mai 1871, la commune de Paris connait une fin tragique ; en effet, la répression des troupes versaillaises s’est abattue sur les communards et plusieurs dizaines de milliers d’entre eux ont été fusillés.
Cette insurrection en opposition au gouvernement d’Adolphe Thiers, issue de l’Assemblée nationale, qui a été élue au suffrage universel masculin, a mis en place une organisation de la ville proche de l’autogestion. Cette insurrection est une conséquence de la défaite de la France lors de la guerre franco-prussienne de 1870 et de la capitulation de Paris. Cet épisode de l’Histoire de France est un bel exemple d’expérience d’autogestion et la connaissance des événements qui ont marqué l’Histoire et participé à l’affirmation des valeurs communes de notre République est indispensable à la constitution et au partage d’une mémoire nationale. Cependant, il s’agit d’un Etat dans l’Etat, et non pas d’une structure confédérale. Émile Zola dira à propos de la Commune de Paris : « Le bain de sang que le peuple de Paris vient de prendre était peut-être une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres. Vous le verrez