La france après guerre
Les « Trente glorieuses » de Jean FOURASTIE constitue une période de croissance économique qui s’étale de 1945 à 1975 et qui gomme de nombreuses difficultés économiques connues par la France jusqu’au début des années cinquante. Dans l’immédiat après-guerre, la France vit ses années noires marquées par des restrictions, des rationnements, le contrôle des prix mais aussi des contraintes administratives sans parler du logement et de l’approvisionnement. En revanche, sur le plan économique, les années 1944-1946 marquent un tournant fondamental : une véritable volonté de rompre avec l’ordre libéral de l’avant guerre laisse place à un « capitalisme organisé ». L’Etat se transforme donc en un acteur à part entière de l’économie traduisant ainsi l’émergence de « l’Etat keynésien modernisateur » selon Pierre ROSANVALLON. Ce dirigisme économique s’accompagne de grandes réformes de structure ainsi que d’importantes réformes sociales marquant l’apparition du Welfare State dans la France d’après-guerre. Ces réformes jouent un rôle fondamental dans la reconstruction du pays (même si elle n’aurait sûrement pas été possible sans l’aide extérieure américaine ou sans la mobilisation complète de tous les Français) mais aussi pour la croissance exceptionnelle des années cinquante soixante.
I.
UNE ECONOMIE EXSANGUE ET LE MAINTIEN DES RECONSTRUCTIONS.
Même après la guerre, contrairement à ce que beaucoup de Français espéraient, les difficultés économiques et matérielles n’ont pas disparues puisque de nombreux goulots d’étranglement pèsent encore sur l’économie française qui empêchent une reprise immédiate : destructions des principaux équipements manque de matières premières vétusté des structures situation financière désastreuse (coût des quatre années d’occupation allemande) Le gouvernement est donc contraint de maintenir des mesures de contrôle économique, de ravitaillement et de rationnement pour