la grammaire

15661 mots 63 pages
III) Le sujet et autrui

A) Définition de « autrui »

Pour étudier les rapports du sujet à autrui, nous prendrons appui sur la définition sartrienne : autrui, c’est « ce moi qui n’est pas moi et que je ne suis pas ». Autrui est donc un sujet, un « moi », mais c’est un moi distinct et différent de moi (un autre que moi). Il est à la fois mon semblable, et mon Autre. Nous verrons au cours de notre raisonnement qu’il peut être intéressant de « tordre » un peu cette définition de Sartre pour inclure dans le domaine de l’altérité tout ce qui, en moi, n’est pas « Moi » ; « l’Autre en moi » (qu’il vaut mieux désigner par cette formule, pour éviter les amalgames), c’est ce qui en moi excède les limites du « Moi ».

B) Autrui et moi

1) Autrui, support de la conscience

Pour Sartre, le rapport entre moi et autrui est d’abord un rapport de soi à soi, comme l’indique l’analyse du regard de l’autre. Regarder les autres de l’autre, ce n’est pas (sauf pour l’ophtalmologiste) regarder ses yeux, c’est le regarder « dans » les yeux. En d’autres termes, regarder autrui dans les yeux, ce n’est pas percevoir ses yeux, mais son regard ; et ce regard ne « court-circuite » pas seulement la perception des yeux, il évacue aussi la perception de tous les autres objets. Lorsque je regarde autrui dans les yeux, je ne « vois » plus rien d’autre. Mais alors qu’est-ce que je « vois » quand je regarde le regard de l’autre ? Un regard, ce n’est pas une « chose », un objet dont je pourrais étudier la taille ou la couleur. Pour Sartre, ce que je « vois » lorsque je regarde autrui qui me regarde, c’est que je suis vu. La perception du regard de l’autre est donc moins du registre de la perception, que de l’ordre de la conscience : face au regard d’autrui, je prends conscience d’être regardé. Ce à quoi me renvoie le regard d’autrui, c’est à moi-même : je suis vu.
Mais justement ; pour Sartre, en prenant conscience qu’autrui me voit, je ne reconnais pas seulement que je suis vu. Car autrui

en relation

  • texte 20david 20hume
    401 mots | 2 pages
  • Grammaire
    663 mots | 3 pages
  • Grammaire
    1696 mots | 7 pages
  • Grammaire
    878 mots | 4 pages
  • Grammaire
    1539 mots | 7 pages
  • Faut-il se méfier de sa conscience ?
    1085 mots | 5 pages
  • David hume traité de la nature humaine explication de texte
    638 mots | 3 pages
  • Grammaire
    9876 mots | 40 pages
  • Faut-il percevoir pour connaître ?
    1259 mots | 6 pages
  • Grammaire
    11503 mots | 47 pages
  • grammaire
    341 mots | 2 pages
  • Les petites perceptions
    481 mots | 2 pages
  • Morale
    583 mots | 3 pages
  • Hume
    399 mots | 2 pages
  • Dissertation philo
    257 mots | 2 pages