"La géante" de Magritte
Etica, Estética y Literatura
Deveseleer Florine
Au croisement de Magritte, Nougé et Baudelaire : « La géante » ou la problématisation des mots et des images
Le présent travail se propose d’analyser l’œuvre « La géante » du peintre belge René MAGRITTE1, où l’artiste incorpore un poème signé « Baudelaire ». En réalité, il ne s’agit pas de l’authentique texte des « Fleurs du mal » qui porte le même titre que ce tableau, mais d’une réécriture de celui-ci par Paul NOUGE, un ami écrivain de Magritte, appartenant comme lui au mouvement surréaliste belge. Notre ligne d’argumentation sera de montrer comment ce tableau est représentatif de la manière selon laquelle Magritte, à l’instar d’autres surréalistes belges, questionne les normes des arts visuels et verbaux.
L’œuvre en question représente une femme complètement nue, se tenant debout de manière sensuelle, étirant les bras derrière la tête et lançant un regard hautain vers le spectateur. Un autre personnage, un homme en costume, minuscule par rapport à elle, tourne le dos à l’observateur du tableau et semble regarder vers elle. Etant donné le titre du tableau, l’observateur infère sans hésiter que cette femme est la géante. Cependant, selon moi, c’est davantage l’homme qui a une taille exagérément petite, plutôt que la femme exagérément grande : les éléments du décor sont en effet à la taille de la femme. Ce décor semble être une pièce de la maison de la géante : il est composé d’une porte à sa taille, d’une table-guéridon sur laquelle est disposé un vase rempli de fleurs, d’un fauteuil, ainsi que d’un tableau bleu accroché au mur, dont on ne peut percevoir ce qu’il représente. Enfin, dans une colonne noire à la droite de ce dessin est écrit un poème intitulé « La géante » et signé « Baudelaire ».
Selon moi, ce tableau se présente en cinq colonnes, cinq zones verticales juxtaposées (voir annexe 3). Ces cinq colonnes parallèles me font penser aux colonnes d’un journal, comme si le tableau