Bredin Prat

26 décembre 2008

L’APPRECIATION DE LA JUSTE VALEUR DANS LE CADRE DE LA CRISE FINANCIERE

Points principaux de la problématique relative à l’appréciation de la juste valeur
La crise financière actuelle a mis en avant dans le débat public la notion de « juste valeur » en ce qu’elle serait, au moins en partie, à l’origine de la crise ou en aurait amplifié les conséquences.
Certains dirigeants d’entreprise, dont notamment Michel Pebereau, considèrent que les normes comptables actuelles, en raison de l’appréciation des actifs financiers à la juste valeur, ne permettent qu’une vision financière à court terme : « En accréditant l’idée que seule la market value est une fair value,
[les normes IFRS] ont provoqué le désarroi ou la méfiance des investisseurs et des observateurs lorsque certains marchés ont disparu et n’ont donc plus pu donner de valeur, ou lorsque les valeurs de marché se sont écartées jusqu’à l’absurde de la valeur intrinsèque des actifs concernés ».
Certains vont même jusqu’à fustiger l’introduction de la valorisation à la juste valeur des actions et obligations détenues par une banque ou un assureur : selon Yves de Kerdrel, il est insensé de demander aux banques et assureurs d’évaluer chaque jour leurs actifs en fonction du marché alors que leur intérêt est bien souvent de conserver ces titres en portefeuille le plus longtemps possible en attendant la reprise de ces marchés. La prise en considération de la juste valeur les empêche d’acheter sur le marché puisque si le cours de l’actif acquis baisse significativement, « c’est tout l’équilibre de leur bilan qui est menacé ».
D’autres, comme René Ricol, soutiennent que l’application des normes IFRS a permis de détecter rapidement l’existence d’une crise financière en donnant la possibilité aux établissements financiers de faire apparaître dans leurs comptes leur position relativement aux subprimes. Il préconise une plus grande coordination entre les autorités édictant les