La justice est-elle une utopie ?
« La justice tient le milieu entre l’injustice que l’on inflige et celle que l’on subit, puisque l’une consiste à détenir trop et l’autre trop peu. » Aristote, Ethique à Nicomaque
Comme disait Aristote, la justice est un concept philosophique, juridique et moral fondamental détenant de très nombreux sens mais dont le principal désigne la conformité au droit et à des règles morales. Tout d’abord, la justice est une norme sociale définissant les comportements corrects, associée donc à une justice judiciaire. En ce sens, elle est un pouvoir (celui de rendre justice). Mais la justice caractérise aussi l’état d’esprit accompagnant ou produisant ces comportements. C’est donc de la vertu de justice et de juste dont on parle alors. Enfin, la justice sert de norme abstraite pour évaluer les lois elles-mêmes : celles-ci établissent la justice institutionnelle, mais elles doivent se conformer à une justice plus haute (morale, divine…). Les contradictions, faux-sens et non-compréhensions sont nombreux et fréquents et il est donc nécessaire de préciser les sens de la justice. Une fois définit, on peut donc se demander si la justice est réelle, c’est-à-dire une réalité observable par l’Homme répondant à des principes ou alors si elle n’est qu’un concept idéaliste parmi tant d’autres. N’est-elle pas une utopie, c’est-à-dire une représentation d'une réalité idéale et sans défaut d’un monde parfait ? Est-elle bien ce que l’on prétend ? On voit également ici que la justice est liée au droit : ce que l’on peut faire et ne pas faire ainsi que les sanctions qui en découlent. Mais cette conformité au droit que désigne la justice est-elle toujours respectée ? N’y-a-t-il pas eu des abus, parfois nombreux dans le passé ? Même lors de ces abus, les hommes se réfèrent-ils toujours au principe de justice et d’équité ? N’est-elle donc pas une illusion, une fiction : c’est-à-dire un projet séduisant mais irréalisable ? Toutes ces questions