La limitation du nombre de mandats présidentiels en démocratie: le cas du burkina faso
L’objet du présent écrit est d’alimenter le débat sur la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Il vise à montrer que le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels est un principe consubstantiel au modèle républicain de gouvernement, et qu’au Burkina Faso, beaucoup d’intellectuels politiques se sont égarés sur cette problématique. Ils se sont fourvoyés dans une double aberration : aberration par rapport à la notion de souveraineté et aberration par rapport à l’étendue des matières intangibles consacrées par la constitution de 1991 notamment l’ignorance que l’art. 37 fait partie de la nature et de la forme républicaine de l’État (art. 165).
Aberration par rapport à la notion de souveraineté
Ils sont nombreux ceux qui, dans le débat sur la limitation du nombre de mandats présidentiels, ont une conception surréaliste de la souveraineté. Cette vision d’une souveraineté qui ne connaît pas de règles ou de limites est une pure hallucination. Elle n’existe ni au plan international ni même au niveau national burkinabé.
Au plan international, les États naissants du XVIe et XVIIe siècle, avec leurs monarques épris de gloire et de prestige (P. Daillier et A. Pellet, Droit international public, 2002) ont commencé par défendre, contre le Pape et l’Empire, une souveraineté allergique à toute forme de limitation. Par la suite, après la chute de l’un et de l’autre, l’expérimentation d’une souveraineté sans bornes dans la conduite des relations politiques internationales est allée de pair avec une anarchie destructrice, qui a vite fait de ramener les souverains à la raison. Aujourd’hui, au plan international, la souveraineté ne rime plus avec le droit de tout faire, d’aller et venir comme un fou et de tout casser sur son chemin. Elle signifie selon P. Daillier et A. Pellet, une soumission immédiate au droit international, cette soumission étant la condition