La_matiere_et_l_esprit
Introduction :
Matière vient du latin materia "matière", qui vient de mater la "mère", la "source". Il y aurait donc, dans la matière, quelque chose qui nous renvoie à l'origine ? La matière serait le fond, la source, ce qui existe sans l'homme ; l'esprit serait ce dont l'homme se sert pour mettre en forme la matière ?
On aurait alors une opposition du fond contre la forme, de l'essentiel contre l'accidentel, du concret contre l'abstrait ?
Au sens ordinaire, la matière s'oppose à l'esprit. Elle désigne ce qui existe hors de nous et est perçu par les sens.
La matière n'est plus, alors, seulement une réalité indépendante de l'esprit ; elle devient le contenu, le support de connaissance.
En logique, par opposition à la forme d'un raisonnement, la matière désigne les termes, les fondements et les contenus dont ce raisonnement se compose : on parle de la matière d'un raisonnement.
La matière devient, alors, modèle scientifique. Elle peut, alors, se définir comme étant l'ensemble des éléments constitutifs de la réalité physique (atomes, molécules,...)
La matière, que l'on croyait indépendante de l'esprit ; serait-elle, alors, une pure et simple construction de l'esprit ? Une modélisation de ce que l'esprit peut produire comme pensées ?
Les différentes conceptions philosophiques :
Le fait est que les philosophes ont défini diversement le concept de "matière."
Pour Aristote, elle est ce qui peut recevoir une forme. La matière est alors opposée à la forme, c'est-à-dire à l'idée pour Aristote ; et elle se définit comme puissance, c'est-à-dire comme virtualité.
Pour Epicure, la matière et la réalité fondamentale, elle est constituée d'atomes discontinus se combinant diversement.
Pour Descartes, elle est la substance des corps, dont l'essence est l'étendue géométrique. Le monde matériel s'explique alors entièrement en termes de configurations spatiales et de mouvements mécaniques.
Pour Diderot, enfin, la matière est une