La notion d'identité collective
L’identité est par sa nature même profondément personnelle. Elle est ce qui me distingue d’un autre et qui me rend pas là même un être humain unique et inaliénable. Cependant, en tant qu’être humain, je ne suis pas autosuffisant : je me dois de vivre en société. Or les sociétés regroupent des réalités multiples à travers les âges et les lieux ; cela suppose qu’il y a une particularité de ces collectivités que sont les communautés. Ainsi, il existe également une forme d’identité collective. Celle-ci doit donc être une mise en commun d’une communauté plus ou moins grande d’hommes qui se sentent des points communs dans leurs identités respectives. Joseph de Maistre le pressentait déjà lorsqu’il écrivait "Il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même grâce à Montesquieu qu'on peut être persan ; mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie." (Considérations sur la France (1796)). Cependant, certains répondront qu’ils ont déjà vu des hommes tous différents, mais jamais de Français ou d’Italien immanquablement reconnaissables et satisfaits de cette identité imposée au détriment de leur individualité. Ainsi, qu’il s’agisse ou pas des identités nationales, ces identités collectives supposent donc une construction consciente ou pas d’un lien communautaire, amené à muter avec les variations de la somme des identités individuelles. Ainsi, la notion d’identité collective est dynamique, elle n’est pas fixe, l’identité collective de chaque communauté naissant et mutant au cours du temps. Il convient donc de se poser la question de la construction de ces identités collectives, mais aussi et surtout de leur utilité, de leur finalité, et enfin de leur actualité et de leur potentiel rôle à venir.
Ainsi, la notion d’identité collective est-elle essentielle à la bonne marche de la société, ou présente-t-elle une menace quant à l’intégrité de l’individu ?