La parole dans l'odyssée d'homère
L'odyssée, oeuvre antique écrite par Homère, pose aujourd'hui encore problème. On ne sais avec exactitude qui était Homère, et, surtout, l'on a tendance à penser qu'il était aède, donc qu'il chantait ses histoires avant même de les écrire. A l'époque les aèdes et la parole avaient une importance capitale, et on retrouve cette importance dans l'épopée d'Homère. Quel est le pouvoir de la parole dans les chants V à XIII? Nous allons voir, pour répondre à cette question, l'importance des aèdes dans l'oeuvre, et dans un deuxièmes temps la façon dont Ulysse utilise la parole, à quel dessein et quel pouvoir en fait il. Et enfin nous analyserons une certaine hiérarchie divine dans la parole, et ce qu'en font les dieux.
Il existe une mémoire sociale grecque dont les gardiens et les producteurs tout à a fois sont les aèdes: en leurs chants vit la gloire (le Klèos) des héros qui ne sont plus. D'où l'importance accordée à leurs chants! La parole ici a un pouvoir commémoratif, pouvoir exacerbé par un muse, qui inspire l'aède. Malheureusement il peut arriver qu'en contre partie elle lui demande quelque chose, ce fut le cas pour Démodocos, l'aède des phéaciens, qui perdit la vue en contre partie de l'aide d'une muse. Il en est d'ailleurs d'autant plus respecté: un héraut est constamment à son service, il est ses yeux. Son rang d'aède lui ouvre les portes d'innombrables avantages: sa lyre aigüe est accrochée au palais du roi, et c'est son héraut qui la lui amène, il prend le même chemin que les princes lorsque le Roi Alcinoos propose que démarrer les jeux. De plus, aiguillonné par quelque dieu et inspiré par la muse son chant est beau et émouvant, Ulysse va jusqu'à verse quelques larmes lorsque Démodocos raconte, sous la demande d'Ulysse, la fin de la guerre de Troie à laquelle Ulysse a participé avec son idée de construire un immense cheval de bois pour entrer dans les murs troyens. La parole a donc ici un