La performance des entreprises non familiales face à la performance des différents types d’entreprises familiales : une étude comparative
Zouhour EL-ABIAD (EL-CHAARANI)- Maitre de conférence - FGM-USJ. Hani EL-CHAARANI- Chargé d’enseignement - FGM-USJ.
Introduction
Adam Smith (1776) était le premier, dans La Richesse des Nations, à tirer la sonnette d’alarme sur les problèmes que peuvent engendrer des situations de séparation entre la propriété et le contrôle. Il affirmait qu’on ne peut s’attendre à ce que ceux qui gèrent l’argent des autres déploient les mêmes efforts et la même vigilance que ceux qui gèrent leur propre argent. Deux siècles plus tard, et après l´apparition du fameux ouvrage de Berle et Means sur la séparation entre la fonction de propriété et celle de la direction, différentes voies sont explorées pour suggérer que de cette séparation, un conflit d´objectifs entre les propriétaires et les dirigeants de l´entreprise puisse apparaître pour influencer la performance de la firme. Dans ce cadre, la majorité des recherches théoriques et des études empiriques, menées sur la base de comparaison entre les entreprises familiales et les entreprises non familiales s’accordent à reconnaître des supériorités et des spécificités propres aux entreprises familiales. Dans la lignée de la théorie des droits de propriété, la théorie de l’agence considère que les coûts organisationnels sont très réduits dans les entreprises familiales parce que les droits de propriété sont limités aux agents qui prennent les décisions et qui en supportent personnellement les conséquences (Jensen et Meckling, 1976 et Fama et Jensen, 1983). Selon Cubbin et Leech (1983), le management dans ce type d’entreprises est doté alors d’une plus grande sagesse. Les conflits d’intérêts entre propriétaires et managers et la menace de comportements opportunistes n’ont plus de consistance (Eisenhardt, 1989, Schulze et al, 2001), face à une confusion entre le gouvernement et la gouvernance