La philosophie de l'education
Dans cet extrait de l’ouvrage La Philosophie de l’Education, l’auteur, Olivier Reboul tente de répondre à la question essentielle : qu’est ce que l’Education ?
La réflexion prend comme point de départ le terme « éduquer » sous forme d’analyse étymologique. Celle-ci ne fournissant pas les données nécessaires permettant de répondre à la question, le champ d’activité éducative est ensuite précisé à l’aide des trois notions distinctes : « élever », « enseigner », « former ». Alors que le terme « élever » implique une action spontanée et naturelle, la notion d’intention apparait dans celui « d’enseigner » et l’objectif de préparer l’individu à des fonctions sociales dans celui de « former ».
Une réunion et une proposition de synthèse autour de la notion d’apprendre est ainsi suggéré. La forme dont est organisé l’apprentissage diverge selon les différentes actions éducatives, un rapport d’exclusion liant même ces trois termes. Mais dans les trois cas, quelque chose est appris, particulièrement le fait d’apprendre à devenir Homme.
Alors que les sciences humaines admettent que l’homme est humain grâce à ce qu’il a appris, l’anthropologie met en avant le caractère néoténique de l’être humain. Du fait de son inachèvement et de sa vulnérabilité à sa naissance, l’Homme est dépendant de sa relation avec l’autre. La socialisation constitue donc une étape nécessaire à la formation d’individus viables et autonomes.
L’auteur note toutefois que même si la nécessité d’être éduqué est universelle, on ne peut ignorer les limites de l’éducation, liées à la nature psychologique et au caractère propre de l’enfant.
Concernant la vision de l’homme et les finalités éducatives, deux doctrines s’opposent. Pour les empiristes et les culturalistes, l’homme n’est rien avant d’avoir été éduqué. L’éducation doit être calquée sur les valeurs attendues par la société malgré les risques de nier la personnalité de tout un chacun. Pour les naturalistes, il existe une nature humaine avant