Le monde d'aujourd'hui est rythmé par la mise en place d'un réel processus de mondialisation qui touche tous les pays. Cependant, face à cette globalisation, les aires d'identification des individus se sont multipliées et l'État n'apparaît plus comme le principal maître d'œuvre de la construction identitaire. L'actualité témoigne de cette diversification des stratégies identitaires des individus et des groupes. De cette volonté de différenciation, naît un processus de production du local qui permet à chacun de se reconnaître dans une identité qui lui est propre. Pour appréhender ce mécanisme complexe, il apparaît indispensable de comprendre de quelle manière s'est construite cette identité, sa gestion et de concevoir la légitimité de son expression. Notre démarche consiste donc à définir des unités d'appartenance territoriales et sociales en sélectionnant un certain nombre de traits référents identitaires qui renvoient à la volonté de se démarquer. Cette dynamique « identifiante » des villes s'affirme de plus en plus et correspond à des logiques de développement et de transformation de l’industrie touristique. Elle peut se voir au travers de la relance des manifestations folkloriques et des fêtes populaires, de l’élaboration de mythes locaux et de la mise en cohérence d’un répertoire de symboles culturels. Ces initiatives, souvent organisées au sein des villes et villages, conduisent à la mise en scène du patrimoine culturel. Dans un autre registre, les festivals internationaux, biennales et autres événements culturels ou festifs sont encouragés par les collectivités et contribuent à produire un ensemble d’images pour représenter une « identité locale ».
En France, des nouvelles relations entre l'État et les instances locales se mettent progressivement en place. En effet, à la politique centralisée d’aménagement du territoire, succèdent peu à peu les stratégies décentralisées menées par les collectivités locales. Cette politique du local est donc rendue